L'Europe commence à Metz - 10/03/02

Le rideau est tombé sur les championnats de France à Metz. Benoît Caranobe, deux fois sur la plus haute marche du podium (parallèles et saut), conduit une génération déjà tournée vers l'Europe. Prometteur.

TROISIÈME du concours général samedi, Benoît Caranobe a pris sa revanche hier en remportant deux titres de champion de France : au saut ainsi qu'aux barres parallèles. Sur cet agrès, le sociétaire de Noisy-le-Grand s'est même permis le luxe de réussir deux difficultés de niveau mondial ! « J'avais un peu peur compte tenu du profil recherché pour le prochain Euro, confiait-il à l'issue de la cérémonie protocolaire. J'ai donc placé la barre le plus haut possible. » Et c'est passé avec maestria. Le champion du monde universitaire au saut de cheval l'année passée à Pékin avouait quand même sa déception au sol où il pouvait espérer davantage de points. Qu'à cela ne tienne: « Je tenterai plus la semaine prochaine lors d'un test aux Etats Unis. »

Super star du général la veille, Yann Cucherat avait du mal à surmonter son amertume : aucun sacre hier. Deux troisièmes places sont néanmoins venues lui apporter un peu de baume au coeur : au sol et à la barre fixe. Son éternel rival, Florent Marée, pouvait quant à lui se consoler grâce à sa victoire au sol et en montant deux fois sur la troisième marche du podium. « C'est vrai, j' étais déçu d'avoir été battu à la différence de pointage samedi, confiait Marée. Mais c'est la loi de la compétition. A ce stade, le stress vous fait faire des fautes d'inattention car on est obligé de se donner à fond. Enfin, le titre est là...»

Aux anneaux, le point faible de l' équipe de France depuis la blessure du Forbachois Gilles Stablo, Sébastien Tayac a conservé son standing tout comme Cédric Guille à la barre fixe. Le sociétaire du club d'Epinay-sous-Sénart a été crédité d'un exceptionnel 9,80 à la barre fixe, ruinant du même coup tous les espoirs d'Eric Casimir pourtant auteur d'une remarquable prestation qui lui a valu 9,60. C'est dire la portée de cet authentique exploit. Casimir ne sera toutefois pas resté longtemps perplexe puisqu'il s'est livré à un véritable festival au cheval d'arçons: élégance, amplitude, maîtrise. ..Et un 9, 725 à l'arrivée! Superbe.

Espoir aux anneaux

Quant au nouveau seigneur des anneaux, Sébastien Tayac, une lourde tâche l'attend donc dans la perspective des futures joutes internationales. « C'est actuellement notre point faible, celui qui soulève le plus d'inquiétudes, relevait Marc Touchais, l'entraîneur national. Mais les progrès vus ici à Metz nous ouvrent de nouveaux horizons. »

Le coach aurait-il sa petite idée pour la sélection appelée à aller aux championnats d'Europe en avril en Grèce ? « Je commence à voir un profil se dessiner, lâche-t-il. Malgré la fatigue due à une longue préparation, j' ai distingué une saine émulation et une nette amélioration dans la précision .du geste et dans l'engagement. Les athlètes doivent néanmoins continuer à travailler. » A l'image du toujours jeune Dimitri Karbanenko qui séduit les coeurs. ..

Metz, capitale de la gymnastique deux jours durant, a ainsi servi de test à la veille des grandes échéances des Bleus. Entre confirmation du potentiel de certains et affirmation de la montée en puissance d'autres, l'avenir s' annonce sous les meilleurs auspices.

Lionel WILLEMS (Républicain Lorrain du 11 Mars)